Notes : Extrait de "GENS DE CHEZ NOUS" de René DUCRET :
Un érudit, que j'avais interrogé, M. l'abbé Médard Barth, né à Boersch, petite ville d'Alsace, m'écrivait de Strasbourg le 1er juin 1937 : Etant séminariste, il y a plus de vingt-cinq ans, j'ai fait des recherches aux archives municipales de Boersch. Je me rappelle très bien que c'était vers 1600/1620 qu'un DUCRET, originaire de Gênes (a Genus, au nord de l'Italie, pas loin de France) fut reçu bourgeois de Boersch. A la réflexion on se demande comment des gens de ce nom pourraient authentiquement venir d'une région italienne. DUCRET, c'est-à-dire du crêt, du sommet, indique un pays de montagne, comme la Savoie par exemple. Je pense donc que le mot Genua, mal traduit, doit être rendu par Genève . Je sais bien que d'habitude Genua est employé pour Gênes et Genova ou Geneva, pour Genève ; mais la chose est discutable, elle est loin d'être acceptée par tous. Les habitants, titulaires de la qualité de bourgeois, possédaient les droits qui en découlaient ; les étrangers n'étaient admis qu'à titre de " protégés " ; mais, sur leur demande, ils pouvaient être promus bourgeois sous la double condition de passer une période probatoire et de justifier d'une fortune d'au moins 300 florins. Il y avait en outre un droit à acquitter, de 10 florins. On peut en conclure que c'est dès la fin du 16ème siècle que les DUCRET arrivèrent à Boersch, et d'autre part que ce n'étaient point des gueux. Une somme de 300 florins représenterait en monnaie d'aujourd'hui plusieurs centaines de mille francs. Ils avaient une situation comparable à celle de la plupart des habitants de la ville, modestes propriétaires, artisans, petits commerçants. Dans les différentes pièces d'archives où on ne trouve mentionnés, il s'agit de " merciers, chandeliers (épiciers), meuniers, tonneliers, etc...". |